A Lyon, on a arpenté, même confiné·e·s !

Ces derniers mois, notre équipe s’est aussi retrouvée confinée, chacun·e chez soi. A Lyon, nous avons dû interrompre tous nos ateliers et activités avec le public, dont l’Université Populaire que nous avions lancée, sur le thème « Panser la ville », santé et ville (oui, on avait eu le nez fin!). Pour continuer à garder un contact avec nos bénévoles, et conserver une émulation, nous avons organisé des arpentages confinés.

Késako l’arpentage ?
L’arpentage est une méthode d’éducation populaire, qui trouve ses origines dans l’histoire des luttes de classe ouvrières. Initialement, le principe de l’arpentage était de se partager un ouvrage, de répartir les chapitres parmi les participant·e·s. Une fois les chapitres lus, les arpenteur·se·s se réunissent, afin de reconstituer à travers leurs segments lus une lecture complète de l’ouvrage, et une compréhension collective. Cette technique permet à la fois de rendre plus accessible des lectures parfois trop longues et complexes ainsi que de développer son esprit critique.

Sauf qu’en période de confinement, se partager un livre, ce n’est pas évident ! On a donc décidé d’arpenter numérique, sur des vidéos de conférence gesticulée.

La conférence gesticulée ? C’est quoi ça ?
C’est encore un outil d’éducation populaire ! Il s’agit d’une prise de parole à mi-chemin entre théâtre et conférence. On parle de sujets de société, dans lesquel le·a gesticulant·e va venir insérer des morceaux d’expérience personnelle ou professionnelle.

Pour ces deux premiers arpentages, nous nous sommes intéressé·e·s à deux conférences de Franck Lepage, ancien directeur des programmes de la Fédé des MJC : « Inculture 1, L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu », et la suivante « Inculture 2, Et si on empêchait les riches de s’instruire plus vite que les pauvres ? ». Ces vidéos, disponibles en libre accès en ligne, sont très longues, souvent plus de 4 heures, et il convenait de les diviser en plusieurs segments et de mettre en commun nos visionnages ensuite, par visio, évidemment. Chaque bénévole s’est donc vu·e assigner un segment d’une trentaine de minutes de vidéo, et appelé·e à le visionner en essayant d’y faire résonner son expérience personnelle et d’y apporter un regard critique.

Ces arpentages ont réuni plusieurs bénévoles qui ont joué le jeu, et ont discuté avec nous sur ces vidéos. Chacun·e a pu faire écho à son expérience personnelle, à ses convictions. Ces deux arpentages nous ont fait vivre 4 soirées riches en échanges et en réflexions, qui ont permis de reconstituer le puzzle de ces 2 conférences gesticulées.

A la sortie du confinement, il convient de réinterroger ces ateliers d’arpentage. Au moment où notre activité va peu à peu reprendre son fil normal, nous avons quand même envie de continuer ces arpentages numériques. Nous avons pu atteindre des bénévoles qui ne sont pas près de nous, comme Marie qui nous a rejoints depuis Blois, ou Alice depuis Genève ! Le succès de ces arpentage auprès des bénévoles qui y ont participé nous donne envie de pérenniser cette activité, et de l’insérer plus durablement au sein de notre Université Populaire, en plus des moments collectifs en chair et en os. On vous tiendra informé·e·s de la suite des évènements, et n’hésitez pas à nous envoyer un mail à lyon@robinsdesvilles.org si vous souhaitez être contacté·e·s pour le prochain arpentage (cette fois, peut être pas sur une conf de Franck Lepage, pour varier!)

Note : les conférences gesticulées que nous avons étudiées sont disponibles sur Youtube (ICI pour Inculture(s) 1 et ICI et LA pour Inculture(s) 2, parties 1 et 2). Si vous avez quelques heures devant nous, nous vous conseillons vivement de les visionner. Elles sont tout à fait accessibles, et extrêmement intéressantes!

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